L'intégration régionale est un processus dynamique et complexe en termes politique, social, culturel, juridique et économique, qui varie selon les pays qui en font partie. Celle-ci ne peut que s’inscrire sur le temps long, afin de pérenniser des échanges et des relations communes entre membres institutionnels et individuels, il est donc nécessaire d’identifier des éléments de cohésion et partagés entre tous. Ce sont souvent les pratiques et biens culturels qui sont mis en avant, en raison de leur antériorité aux enjeux politiques ou économiques contemporains, pour favoriser une meilleure compréhension et ainsi unir les membres.
Les biens culturels, matériels ou immatériels, articulent des processus, des modalités et des réalités sociales hétérogènes, qui fournissent un cadre conceptuel permettant de comprendre et de valoriser la mémoire collective et la diversité culturelle des communautés qui les vivent, en tant qu'unité qui englobe et dépasse les États. Ils sont un élément clé dans la construction d'une identité régionale partagée, symbolique et représentatif des caractéristiques uniques, sans la circonscrire à un pays seul, mais comme une marque régionale correspondant aux communautés qui font partie de cet univers social.
La patrimonialisation à l’échelle régionale est le processus par lequel les biens culturels sont reconnus selon les règles d’un bloc d'intégration régionale et associée à ses pays membres. Ses éléments reflètent les liens qui unissent ses membres par des racines plus profondes et plus fortes que les accords politiques, raison pour laquelle la discussion même au sein de ces organismes implique un travail de coordination et de coopération entre ses membres.
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Au cœur de l’Afghanistan, entre les hautes montagnes de l’Hindou Kouch, s’étend la vallée de Bamiyan, célèbre pour ses statues de Bouddhas géants et pour la multitude de grottes qui les entourent. À l’époque des routes de la soie, Bamiyan était une étape importante, tant religieuse que commerciale. S’y sont mêlées les influences grecques et bouddhiques, formant ce qu’on appelle l’art du Gandhara, caractéristique de l’Orient hellénisé.
Il y a vingt ans, en mars 2001, les Taliban dynamitaient les statues des Bouddhas géants, au motif qu’il fallait détruire les idoles et les représentations humaines. Aujourd’hui, les deux trous béants dans la falaise de Bamiyan, semblables à des sarcophages vides, témoignent de la violence humaine et ne manquent pas de produire une forte impression à ceux qui les contemplent, de loin ou de près.
Ce regard sur Bamiyan présentera la vallée et les vestiges archéologiques avant 2001, les destructions des Taliban et les perspectives qui se présentent aujourd’hui pour l’avenir du site.
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Ces dernières années, les nouvelles technologies ont été mises à profit dans les domaines de la valorisation, de l’interprétation et de la présentation des sites patrimoniaux. Elles permettent de montrer le patrimoine sous une forme virtuelle, soit directement en proposant des modèles numériques en trois dimensions, soit indirectement, en présentant les sites sous un format numérique quelconque, à des fins de médiation. Si certains ont d’abord décrié cette « transformation » du patrimoine en une forme numérique, l’arrivée de la pandémie COVID-19, et les changements qu’elle a engendrés dans nos habitudes de vie, a certainement remis en question une partie de ces critiques. L’utilisation de nouvelles technologies dans l’étude et la présentation du patrimoine culturel est loin d’être un phénomène nouveau. Pourtant, la crise sanitaire a accéléré la démocratisation de leur emploi : elle a incité les professionnels de la culture et du patrimoine à faire preuve de créativité pour proposer une offre culturelle « à distance ». Aux technologies compliquées et couteuses telles que la modélisation 3D, la réalité augmentée, la réalité virtuelle, les prises de vues aériennes via drones, se sont ajoutées des techniques plus abordables et accessibles, telles que les visites guidées virtuelles, les podcasts, les conférences en ligne, les vidéos diffusées en direct, les récits fragmentés sur les réseaux sociaux et de nombreuses autres idées. Ces évolutions, amplifiées dans le contexte de la crise sanitaire, annoncent-elles un changement radical dans notre manière d’interagir avec le patrimoine culturel ou, au contraire, ouvrent-elles la porte à des moyens complémentaires, voire à d’autres façons d’apprécier le patrimoine, en le rendant plus accessible et plus inclusif ?
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L’Afghanistan, terre d’empires, carrefour de civilisations, étape des routes de la soie, est enclavé au cœur de l’Asie entre l’Iran, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, la Chine et le Pakistan. Cet emplacement stratégique explique pourquoi on y retrouve les traces millénaires de grands conquérants tels qu’Alexandre le Grand, Gengis Khan, Tamerlan et Babour, mais aussi l’explorateur Ibn Battûta et les pèlerins bouddhistes chinois. Les recherches archéologiques en Afghanistan, qui avaient officiellement débuté en 1922, ont été stoppées par « la catastrophe de la guerre » 1. Depuis, elles ont repris mais demeurent constamment menacées, à l’image du patrimoine afghan.
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La ville de Fréjus située dans le Var compte de nombreux sites et édifices dont quinze sont classés et quatorze sont inscrits au titre des monuments historiques. Reconnue pour son riche patrimoine romain avec son amphithéâtre, son aqueduc, ses vestiges de remparts, ou encore son théâtre. Mais un autre patrimoine architectural mérite le détour, celui moins connu, lié à la vaste histoire coloniale dont les traces s’effacent plus rapidement que les briques romaines sur le territoire de Fréjus.
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Au milieu du XIXe siècle, la Colombie a développé un large réseau de chemins de fer. Aujourd’hui déclarées Biens d’Intérêt Culturel de la Nation, ces anciennes gares sont le symbole de l’âge d’or du système ferroviaire colombien. Elles sont synonymes, comme partout dans le monde à la même époque, de l’intégration d’un pays dans le monde moderne. Pour plusieurs raisons, ces gares ont été laissées à l’abandon. Aujourd’hui, certaines sont à l’état de ruines, d’autres sont devenues des habitats informels, d’autres encore ont été reconverties. Avec le Plan national de Récupération des stations ferroviaires colombiennes porté par le Ministère de la Culture en 2012(1), ces bâtiments et voies ferrées sont revalorisés et protégés dans un large contexte de préservation du patrimoine culturel mondial et dans le but de commémorer l’histoire du réseau ferroviaire du pays. Parmi les 1078 Biens d’Intérêts Culturels de Colombie, 429 sont des gares. Leur récente mise en valeur reflète-t-elle la réalité de l’époque ? En quoi la préservation de l’ancien système ferroviaire colombien est-il essentiel pour la mémoire et l’identité du pays ? Par qui ces initiatives mémorielles et patrimoniales sont-elles prises ?
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